Nature Morte ou Nature Vivante?

Là où il y a la mort, la vie y est aussi, et la photographie de nature morte essaie de "donner vie à des objets ou sujets inanimés souvent hors de leur contexte. Le travail du photographe à cet effet repose sur trois éléments essentiels : la composition, la lumière et le décor; sauf que pour moi ces techniques demeurent artificielles et suggèrent l'intervention du photographe disposants des objets à sa guise et le travail se fait souvent en studio ou autre milieu fermé.
J'ai toujours considéré la nature comme un ensemble d'éléments et de phénomènes vivants et indissociables contribuant chacun à l'équilibre de la vie. Ces éléments par conséquent ne peuvent être appréciés que dans leur milieu naturel.
La meilleure saison, pour moi, pour faire des photos de nature morte reste l'automne, la saison où la nature se réinvente et perpétue le cycle de la vie; là encore je me pose la question si le terme "nature mort" est adéquat pour décrire les sujets photographiés à cet effet! A ce propos, Margaux Jannin, dans son mémoire de Master 2 intitulé: "La photographie de nature morte contemporaine: vers une hyperréalité" revien sur l'approche historique de l'appellation 'nature morte':
Le terme « nature morte » apparaît en France au XVIIIème siècle lorsque que Diderot parle dans ses Salons, œuvre pionnière dans l’exercice de la critique d’art, de « nature inanimée ». L’appellation apparue en Flandre vers 1650, stilleven, qui sera ensuite adaptée en anglais pour donner still life, peut se traduire par « vie immobile ». Dans les différentes appellations pour ce genre pictural, on retrouve une tension entre les notions de vie et d’immobilité présentes dans la nature. Ce genre pictural interroge aussi la mort comme point de basculement entre le vivant et l’inerte.

Kaki-Clémentine